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Libération
Analyse

Hekmatyar, criminel de guerre ambitieux

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Le leader islamiste joue les modérés, espérant prendre la tête du pays d’ici quelques années.
publié le 14 septembre 2010 à 0h00

Cela fait plus de trente ans que l’Afghanistan est en guerre. Une bonne partie des acteurs de son théâtre d’ombres actuel sont les mêmes que ceux qui opéraient au seuil des années 80, puis 90. Ils sont donc relativement bien connus. Ceux qui le sont moins se retrouvent dans le camp des insurgés, en particulier trois leaders : l’invisible mollah Mohammad Omar, le chef des talibans, Jalaluddin Haqqani, qui dirige les réseaux du même nom et qui est proche d’Al-Qaeda, et Gulbuddin Hekmatyar, redoutable chef de guerre du Hezb-e islami (le parti islamique).

Ces trois leaders, tous pachtouns, n’accordent pas ou peu d’interviews, ne serait-ce que pour d’évidentes raisons de sécurité. C’est tout l’intérêt de celle d’Hekmatyar. S’il s’exprime aujourd’hui, c’est parce qu’il est en perte de vitesse face aux talibans, qui sont certes ses alliés, mais avec lesquels les relations furent souvent difficiles, et même sanglantes. C’est aussi dans la perspective d’un début de retrait des forces américaines, annoncé pour juillet 2011 par Barack Obama. Même si ce départ est mineur, voire symbolique, il a dopé le moral des insurgés qui l’interprètent comme un début de défaite américaine. Dans cette perspective, le chef du Hezb-e islami affiche sa différence avec les talibans.

«Elections». S'il affirme qu'il n'est pas question pour lui d'intégrer le gouvernement d'Hamid Karzaï - une annonce contraire risquerait de le fâcher à mort avec les talibans -, il promet, en revanche, à l'issu