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Libération

Résidence surveillée pour un avocat militant

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Chine . Chen Guangcheng, qui avait dénoncé les abus liés à la politique de l’enfant unique, a été libéré jeudi.
publié le 14 septembre 2010 à 0h00

Chen Guangcheng, un avocat aveugle qui avait dénoncé en 2005 les tortures infligées à la population par les autorités au nom de la «politique de l’enfant unique», a été libéré jeudi après quatre ans et trois mois de prison.

L'avocat, considéré par plusieurs de ses confrères comme un héros de la lutte pour les droits de l'homme en Chine, a cependant été placé en résidence surveillée, afin de l'empêcher de s'exprimer. La police, qui l'a ramené dans son petit village de Dongshigu (province du Shandong), a fait placer six caméras autour de sa modeste maison, et une trentaine de gros bras ont été mobilisés pour le surveiller jour et nuit. Des journalistes occidentaux qui ont tenté de s'approcher ont été expulsés du village. Selon des amis de la famille joints par téléphone, «la prison l'a diminué physiquement, mais ses convictions sont toujours les mêmes».

Avortements. L'avocat non-voyant était régulièrement battu dans sa cellule, où il a par ailleurs contracté plusieurs maladies, dont une diarrhée chronique. Son épouse, Yuan Weijing, n'a que rarement pu lui rendre visite.

Dans sa province, Guangcheng était parvenu à réunir un dossier accablant contre les autorités locales de Linyi chargées d’appliquer la politique de l’enfant unique, en vigueur depuis trente ans. Il avait tenté une action devant un tribunal.

Selon ces documents et témoignages, des avortements forcés étaient pratiqués - et le sont peut-être toujours - jusqu’au huitième mois de grossesse. Les