Il y a quatre ans, le président mexicain Felipe Calderon déclarait la «guerre» au crime organisé et au trafic de drogue. Aujourd'hui, son bilan semble mitigé. Côté pile, l'élimination de nombreux narcotrafiquants. Côté face, une violence endémique, qui touche de plus en plus la population civile. Trois jours après l'arrestation de Sergio Villarreal, dit «El Grande», un des responsables du groupe criminel des frères Beltran Leyva, Jean Rivelois, chercheur à l'IRD et enseignant à Paris III (1), fait le point sur la situation dans le pays.
L'intensification des opérations de police et de l'armée
En neuf mois, le tableau de chasse des autorités mexicaines s'est considérablement garni. Le 16 décembre dernier, Arturo Beltran Leyva, numéro un du groupe du même nom, est tué dans un affrontement avec les militaires. Le 29 juillet 2010, Ignacio «Nacho» Coronel, considéré comme le numéro trois du puissant groupe de Sinaloa, est abattu par l'armée. Quelques semaines plus tard, c'est au tour de la police d'interpeller Edgar Valdez, dit «La Barbie», un rival de Sergio Villarreal.
«Le gouvernement a décidé d'arrêter les parrains parce qu'il sait que les différents clans vont se faire la guerre et s'éliminer», explique Jean Rivelois. Mais l'efficacité de cette stratégie reste relative: «On assiste ces derniers mois à des renversements d'alliance, à une recomposition des différents groupes sur le territoire mexicain. Mais on