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Libération

Quand l’islamisme enfante la démocratie

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publié le 15 septembre 2010 à 0h00

Le problème avec l’islam n’est pas que cette religion serait incompatible avec la démocratie. Beaucoup de gens le pensent. Des musulmans eux-mêmes en arrivent à le dire mais il n’y a, là, qu’une étrange révérence pour les textes sacrés, qu’un absurde oubli des différentes lectures qu’on peut en faire et que toutes les époques en ont eu, dans l’islam comme dans toute religion.

Si les pays musulmans du pourtour méditerranéen ignorent, aujourd’hui, la démocratie à la seule exception de la Turquie, cela tient à leur histoire et non pas au Coran. Aux débuts du deuxième millénaire, c’est sur ces mêmes terres musulmanes que la médecine, les sciences, l’histoire et la géographie, la poésie et les débats d’idées avaient connu un développement à nul autre pareil. La chrétienté s’enfonçait, alors, dans les ténèbres. Le monde islamique brillait, lui, de mille feux qui ne s’étaient éteints qu’au moment de la Renaissance européenne.

Plus l’Europe s’est affirmée, plus l’islam a décliné, finissant par offrir son affaiblissement aux conquêtes occidentales.

Loin d’être l’occasion d’un rebond, sa décolonisation lui a infligé de nouveaux reculs car, entre ceux des pays musulmans qui avaient choisi le modèle soviétique et ceux qui s’étaient alignés sur les Etats-Unis, ce ne fut qu’oligarchie et impéritie, parti unique ou monarchie absolue. Aux temps des indépendances, le monde islamique a tant gaspillé ses ressources et bafoué les libertés, tant créé d’injustices et tant décimé les rangs de la démo