Un nouveau chapitre de l'histoire du Cambodge s'est ouvert jeudi avec le renvoi devant le tribunal international de Phnom Penh de quatre ex-dirigeants du régime des Khmers rouges (1975-79), poursuivis pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
La date du procès n'a pas été précisée mais le début de l'audience, qui doit durer des mois, est en principe prévu pour 2011.
L'idéologue du régime de Pol Pot ou «Frère Numéro Deux», Nuon Chea, et son ministre des Affaires étrangères ou «Frère Numéro Trois», Ieng Sary, devront répondre de leurs responsabilités au sein du régime communiste totalitaire, responsable de la mort d'environ deux millions de personnes.
Khieu Samphan, président du «Kampuchéa démocratique», et Ieng Thirith, ministre des Affaires sociales du régime, seront eux aussi jugés pour les mêmes faits.
Tous sont détenus dans une prison attenante au tribunal depuis 2007 et nient leur implication dans la famine, les travaux forcés, les tortures et les massacres qui ont décimé leur peuple au nom d'une utopie marxiste délirante. Dans le documentaire d'un journaliste cambodgien («Enemies of the People»), Nuon Chea a pourtant admis que le régime avait massacré les «traîtres» qui n'avaient pu être «rééduqués» ni «corrigés». «Ces gens étaient considérés comme des criminels (...). Ils ont été tués et éliminés. Si nous les avions laissés vivre, la ligne du parti aurait été compromise. Ils étaient des ennemis du peuple», explique l'idéologue