La diplomatie européenne, qui doit donner une voix sur la scène mondiale à l’Union, se met doucement en place. Mais quel sera son rôle, quels intérêts devra-t-elle défendre, quelles politiques favorisera-t-elle alors que les Etats membres sont divisés sur à peu près toutes les questions stratégiques, des relations avec les Etats-Unis à celles avec la Chine, en passant par le Moyen-Orient ? C’est pour commencer à répondre à cette question que les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles. Car si le traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre, a bien prévu la création d’un Service européen d’action extérieure (SEAE), véritable bras armé au service de la ministre des Affaires étrangères de l’Union, Catherine Ashton, il s’est bien gardé de livrer un mode d’emploi.
Un service diplomatique européen, pour quoi faire ?
Les Etats membres ont tiré la leçon de l’expérience Javier Solana : Haut-représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité durant dix ans, ce diplomate espagnol n’avait quasiment aucun personnel à sa disposition. Muni de son seul courage, il a parcouru des centaines de milliers de kilomètres pour représenter l’Union sur tous les points chauds de la planète, souvent en concurrence avec les diplomaties nationales et les services de la Commission européenne qui dispose d’une direction des relations extérieures étoffée.
Le traité de Lisbonne a donc prévu la création d'un S