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Libération

El-Baradei appelle au boycott des législatives

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Égypte. L’ex-patron de l’AIEA, soutenu par les Frères musulmans, se pose en opposant numéro 1 au régime.
publié le 16 septembre 2010 à 0h00

C’est une déclaration de guerre que Mohamed el-Baradei a adressée au pouvoir égyptien. On peut la lire sur Twitter, ainsi que sa stratégie : boycott des élections, pétitions, manifestations et désobéissance civile. Selon l’ancien patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique, participer aux législatives de novembre légitime un processus biaisé.

En 2005, encouragée par les appels à la démocratisation du Proche-Orient, l’opposition avait participé au scrutin qui avait abouti, sans surprise, à l’écrasante victoire du Parti national démocrate (PND) du président Moubarak. Malgré les irrégularités et le taux de participation très limité, il avait permis une percée des Frères musulmans. Depuis, les incertitudes sur la succession de Moubarak et la victoire du Hamas aux élections palestiniennes ont refroidi les ardeurs démocratiques de la communauté internationale à l’égard du Caire. Dès lors, en appelant au boycott, El-Baradei se démarque de l’opposition traditionnelle qui présente des candidats et que la presse accuse d’avoir eu des accords avec le PND.

Depuis son retour en Egypte début 2010, le Prix Nobel de la paix interpelle le pays avec sa pétition réclamant la fin de l'état d'urgence et une réforme de la Constitution. A l'en croire, elle approche le million de signataires. Et sa collecte a été fortement appuyée par le réseau des Frères musulmans. Cela n'empêche pas El-Baradei d'être critiqué, certains regrettant sa réticence à participer aux manifestations qui émaillen