Le Chili est en fête. A grand renfort de barbecues géants, de beignets à la viande, de vin et de danse nationale (la cueca), le pays célèbre, quatre jours durant, le bicentenaire de son indépendance. Seule ombre au tableau : le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge), déployé partout, pourrait virer au rouge.
Depuis 67 jours, 34 indiens mapuches, détenus dans différentes prisons du sud du Chili, sont en grève de la faim. Certains sont à l’article de la mort. Si le gouvernement met tout en œuvre pour sauver la vie des 33 mineurs bloqués sous terre depuis un mois et demi dans la mine d’or et de cuivre de San José (nord), il a longtemps ignoré cette grève de la faim.
Préhispanique. Hier, le président Sebastián Piñera a tenté de rassurer : «Nous allons utiliser tous les instruments pour protéger la vie des 34 Mapuches.» Jusqu'ici, ses appels répétés pour que cesse la grève n'ont rien donné. Pas plus que les tentatives d'obtenir le droit légal d'alimenter les grévistes de force. Seule solution pour le gouvernement : s'asseoir à la table des négociations, avec le risque qu'à tout moment ne se produise un décès. Hier, l'archevêque de Concepción, Ricardo Ezzati, a commencé une médiation.
Les Mapuches sont un peuple préhispanique, qui forme 10% de la population chilienne. Une minorité a choisi de lutter pour récupérer ses terres ancestrales, souvent par des occupations sauvages, parfois en brûlant des biens. Un mouvement, qualifié de terroriste par les