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Libération

Les expatriés sous une menace permanente

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Alors que la crise alimentaire persiste, ONU et ONG ont de plus en plus de mal à travailler sur place.
publié le 17 septembre 2010 à 0h00

Cela fait longtemps qu’il n’y a plus d’humanitaires expatriés dans le nord du Niger, une zone où ils pourraient pourtant venir en aide aux clandestins victimes des passeurs véreux ou des autorités des pays riverains qui les refoulent dans le désert. Mais y en aura-t-il encore au sud d’ici quelques mois ?

La question est moins saugrenue qu'il n'y paraît. Avec la multiplication des prises d'otages d'Occidentaux dans la région par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), dont celle de Michel Germaneau et de deux humanitaires espagnols (libérés récemment), les associations et organisations internationales songent sérieusement à limiter l'envoi d'expatriés dans la région du Sahel. «Bientôt, nous aurons des ONG sans Blancs en Afrique et avec uniquement des musulmans dans des pays islamiques», ironise à peine un Français en mission dans la région.

Alors que le Niger est toujours confronté à une crise alimentaire majeure, les humanitaires se déplacent avec moult précautions. Les voyages sur de longues distances n'ont lieu qu'à bord des avions du Programme alimentaire mondial des Nations unies. A Maradi ou Zinder, dans les zones où se concentre l'aide internationale au Niger, c'est «maison-bureau, bureau-maison», résume un expatrié. A Niamey, on peut encore circuler normalement. Jusqu'à quand?

Le 12 août dernier, la DGSE n’a pas hésité à appeler les ONG, y compris en France, pour les alerter sur une possible tentative d’enlèvements de ressortissants français à Maradi. Aus