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Silvio Berlusconi dans les pas de Paris

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Le président du Conseil italien, adepte d’une politique dure à l’égard des Roms, soutient Nicolas Sarkozy. Et devrait même s’en inspirer.
Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi pendant un meeting le 12 septembre 2010 à Rome (AFP Tiziana Fabi)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 17 septembre 2010 à 0h00

Evacuations forcées de camps illégaux, annonces d'expulsions massives et bras de fer avec Bruxelles. Sur la question rom, Silvio Berlusconi agite les mêmes sirènes que Nicolas Sarkozy. Le numéro 1 italien a d'ailleurs été le premier et l'un des seuls responsables gouvernementaux a soutenir mercredi le président français face à la commissaire Viviane Reding. «L'Europe n'a pas encore compris. Le problème des Roms n'est pas uniquement français, italien, grec ou espagnol. A l'inverse, Sarkozy en est pleinement conscient»,a soutenu le président du Conseil, pressé par ses puissants alliés de la Ligue du Nord, qui soufflent depuis des années sur les braises de la xénophobie. «L'Italie suivra les traces de la France pour l'expulsion des Roms»,a proclamé hier le ministre et leader du parti, Umberto Bossi. Et d'affirmer :«La plupart des petits larcins dans les habitations sont le fait de Roms.»

Déjà en 2008, à peine revenue au pouvoir, la droite berlusconienne avait multiplié les mesures contre les populations nomades après avoir brandi le thème de la sécurité durant la campagne électorale. «Nous n'entendons plus tolérer l'illégalité et la discrimination en utilisant si nécessaire la force», avait alors lancé Roberto Maroni, ministre de l'Intérieur et membre de la Ligue du Nord. Les démantèlements de camps abusifs s'étaient alors accrus. Rien qu'à Milan, depuis 2007, la police a effectué l'évacuation de plus de 315 d'entre eux. A l'époque,