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Libération

Bicentenaire : faites la fête, restez chez vous

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publié le 18 septembre 2010 à 0h00

Au moment de fêter le bicentenaire de l'indépendance de leur nation, les Mexicains auraient pu se presser dans les salles de cinéma, pour assister à l'une ou l'autre fresque historique exaltant les faits d'armes des héros de la patrie qui ont les ont libérés du joug espagnol en 1810. C'eût été trop prévisible. Car c'est le film l'Enfer, une satire burlesque et glauque de l'univers des narcotrafiquants dans la veine Tarantino, qui a raflé la mise. Deux heures et demie truffées de scènes sanguinolentes dressent un portrait à la fois grotesque et réaliste de la corruption du pouvoir par les narcos. Le plus surprenant, c'est que le succès cinématographique du bicentenaire, qui ne donne pas une image très reluisante du pays, a été financé à l'aide de fonds publics alloués aux commémorations. Mais ce n'est pas le seul paradoxe qui a imprégné les célébrations. «Faites la fête, mais surtout… Restez chez vous !» : c'est, en substance, le message diffusé depuis plusieurs jours par le gouvernement fédéral et la mairie de Mexico, qui craignaient les débordements de foule mercredi soir dans le centre de la capitale.

Un million de personnes seulement se sont rassemblées dans les environs du Zócalo, la place centrale d’où le président Felipe Calderón a lancé le fameux «Cri de l’Indépendance», cérémonie précédée et suivie de cortèges, défilés, feux d’artifice et d’un gigantesque spectacle. Près de 35 millions d’euros ont été investis dans ces réjouissances.

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