Outre-Rhin, la presse se déchaîne contre ce qu'elle appelle les «mensonges» de Nicolas Sarkozy. «Il est comme un enfant pris en flagrant délit de mensonge et qui s'entête à affirmer qu'il dit la vérité», écrit le Financial Times Deutschland. A gauche comme à droite, les autres titres sont aussi durs vis-à-vis du président français. Rien n'a jamais été simple entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, affaire de tempérament et de style. Mais leur aversion réciproque a rarement été aussi claire que lors du dernier sommet européen.
Quelques heures à peine après les propos du chef de l'Etat français à Bruxelles, se prévalant «du soutien complet d'Angela Merkel», et affirmant que la chancelière lui avait confié «procéder à l'évacuation des camps», le porte-parole du gouvernement allemand assurait que cette dernière n'avait pas parlé de camps Roms dans son pays avec Nicolas Sarkozy, «ni lors du Conseil ni lors d'entretiens en marge». En clair, le Président ment. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, suppose un «malentendu» pour tenter d'arrondir les angles.
Certes, le gouvernement d'outre-Rhin a aussi la main lourde avec les Roms. Un accord a été passé au printemps avec les autorités de Pristina, au Kosovo, pour le renvoi de 12 000 Roms ou Ashkalis (Roms «albanisés»). Mais jamais il n'y a eu ciblage de cette communauté, et nombre d'Allemands estiment, à l'instar de l'éditorialiste de la Süddeu