Comme l’a déclaré Staffan de Mistura, le haut-représentant à Kaboul des Nations unies, à propos de l’Afghanistan, «c’est sans doute l’un des pires endroits au monde et l’un des pires moments pour y organiser une élection». Cependant, un nombre relativement important d’Afghans - 40% des votants, selon la Commission électorale - ont bravé les dangers pour se rendre aux urnes. Idem pour les 2 500 candidats qui risquent souvent davantage et étaient à peine moins nombreux qu’en 2005 - dix députés de la précédente législature ont été tués. Enfin, le scrutin n’a pas manqué de candidates (406), alors qu’elles sont de loin les plus menacées. Dès lors, ces élections représentent un certain succès pour la communauté internationale, qui les soutenait d’autant plus qu’elles servent aussi à légitimer la présence de l’Otan. Mais à la condition que les lendemains de vote ne soient pas à l’image de la présidentielle de l’an passé, où les fraudes massives avaient été dévastatrices pour l’image du président Hamid Karzaï - il a volé ainsi un tiers des suffrages -, de ses alliés de l’Otan et de la démocratie en général, sur le chemin de laquelle les Afghans font leurs premiers pas.
Les élections ont de fait été un instantané révélateur de l’état du pays. Elles témoignent que les talibans ne sont pas encore assez puissants pour terroriser et miner complètement un scrutin mais qu’ils sont désormais actifs dans presque tout le pays - ils ont assassiné hier trois fonctionnaires élect