Le conflit de souveraineté entre la Chine et le Japon autour de l'archipel Diaoyu s'envenime. Pékin a annoncé hier la «suspension de tous les contacts à haut niveau», en réaction à la décision d'un tribunal japonais de prolonger la détention du capitaine d'un bateau de pêche chinois, accusé d'avoir éperonné volontairement deux vedettes nipponnes le 7 septembre, aux abords de l'archipel qui recèle d'importantes réserves en pétrole et en gaz naturel. Selon des estimations, elles représenteraient 20% des réserves énergétiques de la Chine. Pékin, qui ne badine pas avec les questions de souveraineté, a exigé la «libération immédiate et sans condition» du capitaine, et menacé Tokyo de «prendre de fortes contre-mesures».
Dans la capitale chinoise, où l'on commémorait samedi l'anniversaire de l'invasion japonaise du pays en 1931 (le «jour de l'humiliation nationale»), le pouvoir a laissé se dérouler une petite manifestation antinipponne. Une centaine de Chinois ont protesté près de l'ambassade du Japon, ainsi qu'à proximité du ministère des affaires étrangères aux cris de «Rendez-nous le capitaine ! A bas les nains japonais ! Nous ne tolérons pas d'être humiliés !» «Je suis un patriote, dit Zhang, 39 ans. Le gouvernement doit être beaucoup plus ferme. La Chine est maintenant devenue un grand pays. On ne peut plus se laisser taper dessus comme quand on était faible.» Très encadrée par la police, la manifestation aurait pu sans mal