Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé jeudi le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik, poursuivi depuis 2004 par une jeune femme, Kaouther Kouki, pour violences volontaires lors d’un séjour parisien. Après le non-lieu concernant l’accusation de viol, cette décision met fin à ce qui semble avoir été une tentative du régime Ben Ali de jeter l’opprobre sur l’un de ses détracteurs les plus virulents.
Etes-vous soulagé par cette décision de justice ?
Plus que soulagé. Rien que par l'intitulé de l'accusation [d'abord viol, puis séquestration et violences volontaires envers une jeune femme, ndlr], Ben Ali m'a fait payer très cher. Le régime n'a cessé d'utiliser cette affaire pour me salir, il a fait un lobbying terrible pour accréditer l'idée que j'étais violent, que je m'en prenais aux femmes. Les deux procès qu'on m'a collés en Tunisie, en 2004 et 2009, étaient basés sur des faits similaires. On ne s'en est pas pris qu'à moi, mais aussi à mes frères Jalal et Néjib. Pour la seule année dernière, la presse à la solde du pouvoir tunisien a publié 184 articles sur cette histoire. On m'en a beaucoup voulu dans les milieux de l'opposition, ne serait-ce que pour m'être laissé piéger par une agente des services tunisiens. Je ne suis pas le seul à avoir subi ce genre de méthode : l'avocat Mohamed Abbou a été accusé à tort. Ce régime a pris l'habitude de salir ses opposants avec des affaires privées montées de toutes pièces.
Quel était le but de cette manipulation ?
On a voulu me discréditer auprès de mes deux derniers soutiens, les femmes et la France. La