Menu
Libération
Interview

«En Allemagne, la plupart des Roms sont intégrés»

Article réservé aux abonnés
Questions à Romani Rose Président du conseil central des Roms d’Allemagne
par Recueilli par Thomas Schnee (à Berlin)
publié le 21 septembre 2010 à 0h00

Contrairement à ce que lui a fait dire Sarkozy, Angela Merkel a assuré que l’Allemagne ne comptait pas appliquer la même politique que la France envers les Roms. La jugez-vous crédible ?

Le démenti de Merkel est convaincant. Je ne connais pas de camps de Roms en Allemagne. Environ 70 000 Roms allemands sont recensés. La plupart vivent tranquillement, intégrés. Ils sont avant tout allemands, italiens, grecs ou turcs. Bien sûr, ici aussi, les Roms sont victimes d’une forme de racisme et de discrimination. Mais ce n’est pas le fait du gouvernement ou des administrations. Depuis la directive européenne de 1992 sur la protection des minorités nationales en Europe, l’Allemagne reconnaît les Roms comme minorité nationale au même titre que les Frisons et les Danois, dans le nord de l’Allemagne. Ici, il n’y a pas de campagne de diffamation par les pouvoirs publics : la différence est énorme.

Il existe pourtant un accord de reconduite entre l’Allemagne et le Kosovo qui concerne 12 000 Roms…

Oui, il a été signé en avril. Mais ces 12 000 personnes ne sont pas toutes des Roms. Ce sont des réfugiés de guerre, venus du Kosovo. Aujourd’hui, l’Allemagne veut qu’ils retournent chez eux. Des reconduites ont déjà eu lieu mais, pour l’instant, cela se fait au compte-gouttes. Le Conseil central des Roms d’Allemagne y est hostile, pas sur le principe, mais parce que nous estimons que la situation au Kosovo n’est ni stable ni sûre. Il y a, de plus, le problème des jeu