Menu
Libération

Berlusconi fait perdre des plumes à Mondadori

Article réservé aux abonnés
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 22 septembre 2010 à 0h00

Tout fout le camp. C'est aussi dans sa maison d'édition Mondadori que le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, affaibli quoiqu'encore très influent, encaisse des défections. Fin août, le théologien spécialiste de Hegel et de Saint-Thomas, Vito Mancuso, a ainsi claqué la porte du principal groupe d'édition de la péninsule au motif qu'il ne pouvait plus «faire de l'éthique son étoile polaire et publier ses livres dans une telle entreprise». Et d'inviter en substance les innombrables et prestigieux auteurs maison, mais aussi ceux des filiales du groupe (dont Einaudi), à en faire de même.

Tardive, la décision de Vito Mancuso est motivée par une récente loi adoptée par la majorité de Silvio Berlusconi qui permet à Mondadori d'échapper au risque d'un redressement fiscal de 173 millions d'euros. La mesure autorise en effet l'entreprise à ne verser (sur la base de deux premiers jugements) que 9 millions d'euros pour éviter toute poursuite ultérieure. «Comment puis-je rester en paix avec ma conscience ?» s'est interrogé Mancuso qui travaillait depuis 1997 avec Mondadori. Pour l'heure seuls le populaire prêtre génois Don Andrea Gallo et l'astrophysicienne Margherita Hack l'ont suivi et annoncé qu'ils quitteraient la maison d'édition. Mais le théologien a mis nombre d'intellectuels liés à Mondadori dans l'embarras. «Je suis moi aussi gêné», a par exemple admis l'auteur de polars Carlo Lucarelli. «Le problème existe», a reconnu le juriste Gu