Richard Friedland, le directeur de Netcare, le plus grand groupe hospitalier privé sud-africain, a été inculpé de complicité dans un trafic international d’organes. Il aurait fermé les yeux sur des transplantations illégales de reins faites à l’hôpital Saint Augustines de Durban, qui appartient à Netcare. Richard Friedland nie toute implication du groupe medical, qui aurait engrangé 3 millions de dollars (2,2 millions d’euros) grâce au trafic. Le 15 septembre, cinq médecins et deux membres du personnel de Saint Augustines ont également été inculpés, ainsi qu’un traducteur israélien. Ils comparaîtront en novembre.
C’est un Brésilien qui a dévoilé l’affaire en 2003 : de retour de Durban, il avait montré sa cicatrice, sur une télé brésilienne, et révélé avoir vendu son rein pour 13 000 dollars (9 700 euros). Une fortune pour cet homme pauvre de la province de Recife. L’équipe de Saint Augustines aurait prélevé 109 reins, en 2001 et 2002, pour les transplanter sur des patients israéliens prêts à payer jusqu’à 120 000 dollars (90 000 euros). L’ancienne responsable des transplantations d’organes de Netcare, Belinda Rossi, était la cheville ouvrière du trafic, avec l’aide d’un Israélien, Ilan Perry. Arrêté en Allemagne, ce dernier s’est mis à table, en échange de son immunité.
Au départ, les pourvoyeurs de reins étaient recrutés en Israël pour 15 000 euros. Ensuite, ce sont des Roumains et surtout des Brésiliens qui ont vendu au rabais leurs organes, parfois pour seulement 4 500 euro