Suivant l'exemple donné la semaine dernière par l'ancien président tchèque Vaclav Havel, un groupe d'environ 300 intellectuels, avocats, cadres retraités et ouvriers chinois ont signé samedi une pétition appelant le comité du prix Nobel de la paix à attribuer en octobre leur prix à l'écrivain Liu Xiaobo. Cet appel, qui a été immédiatement censuré sur l'Internet chinois, loue le courage de cet ancien professeur de littérature qui croupit dans une lointaine prison du Liaoning, dans le nord-est du pays. En 2008, Liu avait participé à la rédaction de la «Charte 08», manifeste réclamant la démocratisation du régime. Le texte fut signé par des centaines, puis par des milliers de Chinois sur Internet. Âgé de 54 ans, Liu a été condamné à onze ans de prison pour cette raison. Il a été reconnu coupable d'«incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat» le jour de Noël 2009, à l'issue d'un court procès. Liu s'était inspiré de la Charte 77 lancée en Tchécoslovaquie par Vaclav Havel.
Dans le droit fil de l'espoir suscité en Chine par son initiative passée, l'ex-président tchèque, deux autres leaders de la «révolution de velours», se sont mobilisés pour Liu Xiaobo. «Nous demandons au comité Nobel d'honorer les plaidoiries pour la réforme émises sans relâche depuis plus de vingt ans par Liu Xiaobo, et d'en faire le premier Chinois à recevoir cette prestigieuse récompense», écrivent-ils dans une lettre ouverte publiée lundi dernier dans le Herald Tribune. Les aute