Rideau sur huit ans de Lulisme. Ce 3 octobre, le Brésil s’apprête à se donner un nouveau chef d’Etat, parmi les quatre candidat en lisse. Plus de 135 millions de Brésiliens voteront aussi 19.800 candidats pour renouveler les deux-tiers des sénateurs nationaux; le gouverneur et les députés des 27 État fédéraux. Libération a décidé d’emprunter des chemins de traverse, en se rendant au coeur de l’état le plus prospère du Brésil, traditionnellement conservateur: l’Etat de Sao Paulo. Reportage.
Les Brésiliens font le pont; la vie s'écoule au ralenti. Ancien haut lieu du café en partie reconverti dans la production d'éthanol, Botacuca, 15.0000 habitants, somnole en cette veille de fête de l'indépendance. Pas Francisco Enilson Silva, opérateur mécanique de la ville, occupé à retaper un restaurant mexicain. "Oui, Lula a fait beaucoup pour nous", dit ce métis, la trentaine charpentée, une réponse qui, ici, tellement répétée, raisonne comme un écho. En contrebas, des logements sociaux, quelques uns parmi les 400.000 construits sous Lula, affichent leurs différentes façades colorées, arc-en-ciel de béton sur fond de pâturage verdoyant.
Mais ce militant du PT (Parti des travailleurs, parti au pouvoir) loue autre chose. L'image d'une puissance économique en conquête. Il parle de "l'inflation maîtrisée", de la dette "remboursée au FMI", de "l'autonomie pétrolière" en marche. "Avant, on pensait que la capitale du Brésil, c'était Buenos Aires… On étaien