En s'asseyant à la terrasse du Band, l'une des nombreuses paillotes qui bordent la baie de Copacabana, Gabriela Leite ne peut s'empêcher de jeter un regard expert sur la partie de foot qui se déroule à même la plage. «Je n'ai vraiment pas aimé la manière de jouer de notre seleção au Mondial d'Afrique du Sud», soupire-t-elle. A 59 ans, la candidate des Verts au Congrès est une adepte du «beau jeu» et une déçue du Parti des travailleurs, au pouvoir. Elle s'est laissé entraîner dans l'arène politique par son vieux copain Fernando Gabeira, ancien guérillero du temps de la dictature militaire, fondateur du Parti vert et lui-même député fédéral pour l'Etat de Rio.
Enveloppée d’un châle rouge, elle égrène ses thèmes de campagne : droit à l’avortement, union civile des homosexuels, prévention contre le sida, amélioration du système de santé et d’éducation, lutte contre la corruption, reconnaissance du statut de «travailleuse du sexe»… Difficile d’imaginer que ce petit bout de femme qui grille cigarette sur cigarette a fait de l’abattage durant vingt ans dans les maisons de passe les plus glauques de São Paulo - où elle est née en avril 1951 -, puis de Belo Horizonte et de Rio de Janeiro.
Couvre-feu. «J'ai décidé de devenir pute à 21 ans pour financer mes études alors que j'étais en troisième année de philosophie à l'université, explique-t-elle. A l'époque, nous vivions dans le cadre d'une contre-culture florissante et d'une liberté de mœ