Fin août, Mevlut Çavusoglu, président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), fut l'un des premiers à dénoncer «le risque d'une montée des sentiments racistes et xénophobes en Europe» avec les expulsions de Roms de France et d'Allemagne. Elu en janvier à la tête de cette assemblée où sont représentés les 47 pays membres et premier Turc à occuper cette fonction, il a effectué hier sa première visite officielle à Paris.
Votre appel a-t-il été entendu ?
Ma déclaration voulait inciter les pays membres à être plus responsables et à ne pas accroître la xénophobie. Elle a été très bien accueillie par beaucoup de pays, d’autres se sont contentés d’en prendre note. Je suis maintenant moins inquiet. Les autorités françaises se montrent prêtes à coopérer à une solution.
Qu’est-il possible de faire ?
Le secrétaire général du Conseil de l’Europe a proposé une réunion à haut niveau le 20 octobre à Strasbourg entre les Vingt-Sept et les pays membres du Conseil de l’Europe qui n’appartiennent pas à l’UE. Le problème des Roms n’est pas celui seulement de la France ou de l’Allemagne. Il y a des Roms dans tous nos 47 pays membres, et depuis plus de vingt ans, nous avons consacré à cette question de nombreuses études, rapports et résolutions. Les priorités sont l’éducation, le logement, la santé et l’intégration. Le défi est de les mettre en œuvre concrètement. L’UE a un budget et le Conseil de l’Europe dispose d’une expertise.
Vous présidez l’APCE alors même que la Turquie est l’un des pays les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l’homme. N’est-ce pas un peu paradoxal ?
En huit ans, la Turquie a fait une véritable révolution silencieuse. Il est vrai qu’après la Russie, c’e