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Libération

Quand les ordinateurs zombies attaquèrent l’Estonie

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Le sabotage des systèmes informatiques est devenu une arme de guerre.
par Samuel CHAMBAUD
publié le 29 septembre 2010 à 0h00

L’attaque vraisemblable des infrastructures iraniennes par le virus Stuxnet n’est pas une première. Le premier incident de grande ampleur a touché l’Estonie en 2007. Personne n’est parvenu à en identifier la source. Les soupçons pèsent néanmoins sur le gouvernement russe, alors en crise avec son voisin balte. Le différend concernait le déplacement d’un monument aux morts de l’Armée Rouge du centre de Tallinn vers un cimetière militaire, source d’incidents violents entre nationalistes estoniens et minorité russophone.

Une série d’attaques virtuelles frappe alors le petit Etat : des ordinateurs zombies activés à travers le monde envoient une multitude de données aux sites de banques, d’institutions gouvernementales et aux réseaux d’achats en ligne. Rapidement, les serveurs estoniens croulent sous les requêtes, qui finissent par paralyser le pays, l’un des plus connectés d’Europe, puisque 90% des transactions bancaires s’y réalisent en ligne. Le numéro des urgences ne fonctionne plus, le parlement estonien ferme sa messagerie électronique et plusieurs partis politiques font l’objet d’attaques.

Sous les traits de Hitler. A la suite de cette première attaque de grande ampleur, l'Otan apporte une réponse concrète en ouvrant, en mai 2008, dans la capitale estonienne, un centre de recherche sur la cyberdéfense. Mais quelques mois plus tard, la guerre informatique refait surface, lors du conflit russo-géorgien d'août 2008. Bien supérieure à la Géorgie sur le plan milit