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La Corée du Nord, de père en Kim

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Agé de 27 ans, Kim Jong-un est pressenti pour prendre la succession de l’actuel dictateur Kim Jong-il, qui avait lui-même succédé au Grand Leader Kim Il-sung, mort en 1994.
Photo diffusée à la télévision sud-coréenne du fils cadet de Kim Jong-Il, Kim Jong-Un, le 28 septembre 2010 à Séoul. (© AFP Jung Yeon-Je)
publié le 30 septembre 2010 à 0h00

La première dynastie communiste au monde pourrait bientôt couronner son troisième Kim. Le dauphin du régime nord-coréen, Kim Jong-un, 27 ans, vient pratiquement d'être désigné mardi. Ce monarque en gestation est le fils de l'actuel dictateur Kim Jong-il, qui a lui-même succédé à son père, le «Grand Leader» Kim Il-sung, décédé en 1994. Le tout jeune Kim a été consacré «général quatre étoiles» mardi, à l'ouverture d'une conférence extraordinaire du Parti des travailleurs (parti communiste) de Corée du Nord. C'est, disent les «koreanologues», le point de départ du processus de succession de Kim Jong-il, 68 ans, dont la santé est chancelante. Le despote a choisi le second fils de l'une de ses trois maîtresses connues : Ko Young-hee, une danseuse décédée d'un cancer, en 2004, dans l'hôpital parisien où elle était soignée. Né on ne sait trop quel jour en 1983, le dauphin Jong-un aurait été en partie éduqué en Suisse. L'une des rares personnes à l'avoir rencontré, un ancien cuisinier japonais du dictateur, juge le caractère de Jong-un «identique à celui de son père».

La Corée du Nord est un étrange «Jurassic Park» du communisme. Ce pays reclus où tout se passe dans l’ombre a consacré, dans les années 90, les fabuleuses sommes qu’on imagine pour obtenir l’arme atomique, alors même que plusieurs millions de ses citoyens mourraient de faim. L’évolution de son régime politique est aussi une intarissable source d’étonnement : plutôt que de se réincarner en capitalisme autoritair