Menu
Libération

Pékin ne veut pas d’un Nobel de la paix chinois

Article réservé aux abonnés
Droits de l’homme . La Chine cherche à dissuader le comité norvégien de récompenser le dissident Liu Xiaobo.
Le portrait du dissident chinois Liu Xiaobo lors d'une manifestation à Hong Kong, le 11 février 2010. (© AFP Mike Clarke)
publié le 4 octobre 2010 à 0h00

Le comité Nobel doit annoncer à partir d'aujourd'hui les lauréats des prix annuels de médecine, physique, chimie, littérature et économie. Mais c'est le Nobel de la paix, attribué vendredi, qui pourrait créer l'événement. Le plus grand favori est un prisonnier politique chinois, l'écrivain Liu Xiaobo. Militant tenace de la démocratisation, Liu a été condamné l'an dernier par Pékin à purger une peine de onze ans de prison pour «incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat».

Piqué au vif par cette éventualité, le gouvernement chinois s'est mobilisé. Geir Lundestad, le secrétaire du comité Nobel norvégien, a révélé la semaine dernière qu'une vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, Fu Ying, lui avait rendu visite pour l'avertir qu'attribuer le Nobel à cet ancien professeur de philosophie «constituerait un acte inamical qui aura des conséquences négatives pour les relations entre la Chine et la Norvège».«La personne que vous mentionnez a été condamnée à de la prison. Ses actions vont totalement à l'encontre des objectifs du prix Nobel», a martelé jeudi, devant des journalistes étrangers, un porte-parole officiel chinois en prenant soin d'éviter de prononcer le nom de Liu Xiaobo. La presse chinoise, elle, n'a pas soufflé un mot du prix tant redouté.

Charte 08. L'ancien président tchèque Vaclav Havel, le dalaï-lama et l'évêque sud-africain Desmond Tutu plaident pour l'attribution du Nobel au dissident. Côté chinois, quelque 300 i