Menu
Libération
TRIBUNE

Y a-t-il une vie après Tony Blair ?

Article réservé aux abonnés
publié le 4 octobre 2010 à 0h00

En politique, les symboles comptent parfois plus que la substance. L’élection d’Ed Miliband à la tête du parti travailliste britannique, contre son frère David, homme lige de Tony Blair, le confirme. Elle sonne comme une nouvelle défaite pour ce dernier au moment où il publie ses mémoires. Ed Miliband sera-t-il pour autant le liquidateur du blairisme ?

Il ne fait guère de doute que la victoire d’Ed Miliband sonne comme une marque de défiance contre le New Labour. Le fait que les syndicats aient fait clairement pencher la balance en sa faveur, alors que le parti à proprement parler soutenait son frère David, est un signe qui ne trompe pas. Car même pour l’aile moderniste du Labour, Tony Blair est allé trop loin. Comme l’a remarquablement dit dans son discours d’intronisation le nouveau chef du parti travailliste, le New Labour a eu pour immense mérite de combattre les vieux dogmes étatistes de la gauche. Mais à force d’insister sur ces remises en cause, il a fini par perdre toute distance critique par rapport au capitalisme. Il a transformé son anticonformisme initial en un nouveau dogmatisme.

Comme Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair est devenu le champion de la dérégulation financière et l'adversaire de toute régulation européenne dans ce domaine et cela au nom de la préservation des intérêts de la City. De ce point de vue, le passage de témoin de Blair à Brown n'a rien changé. Ed Miliband reproche au Labour d'avoir perdu de vue les valeurs incarnées par la gauche comme l