Jamil Sayyed, ancien chef de la Sûreté générale au Liban, réputé proche de la Syrie, a été arrêté et placé en détention provisoire par les autorités libanaises le 30 août 2005 pour son implication présumée dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri à Beyrouth. Le 29 avril 2009, le Tribunal spécial a ordonné sa libération et celle de trois autres généraux faute de preuves suffisamment crédibles.
Au moment de l'attentat, vous étiez l'un des quatre généraux chargés des services de sécurité. Comment de tels préparatifs ont-ils pu échapper aux services libanais et syriens ?
Tout d'abord, quatre mois avant le crime, j'avais mis en garde les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies contre les répercussions possibles de la résolution 1559 des Nations unies [qui appelait notamment au retrait de toutes les forces étrangères déployées au Liban - 14 000 soldats syriens étaient alors présents sur le territoire libanais, ndlr]. Cette résolution bouleversait l'environnement stratégique du Liban, un pays déjà fragile, et, dès lors, pouvait conduire à une période d'instabilité politique et sécuritaire. Maintenant, aucun service au monde n'est infaillible. On ne blâme pas un service parce qu'il n'a pas réussi à prévenir un attentat, on le blâme s'il ne réussit pas à découvrir les criminels. Or, malgré le travail entrepris, on ne nous a pas laissé le temps. Nous avons été la cible d'accusat