C’est une guerre qui ne dit pas encore son nom. La cible : le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) de l’ONU, chargé d’enquêter sur le meurtre de Rafic Hariri, et son fils Saad, actuel chef du gouvernement. Les instigateurs : le Hezbollah et certains de ses alliés sur la scène libanaise et, ouvertement depuis dimanche, Damas. La Syrie vient en effet de lancer 33 mandats d’arrêt visant notamment l’ancien chef de la commission d’enquête de l’ONU, l’Allemand Detlev Mehlis, son adjoint Gerhard Lehman, et des personnalités libanaises liées à celle-ci : le procureur général, Said Mirza, le chef des Forces de sécurité intérieures, Achraf Rifi, et l’ex-ministre de la Justice Charles Rizk.
Ces mandats d'arrêt n'ont aucun poids légal au Liban puisque le crime a été commis à Beyrouth et que la plupart des suspects sont de nationalité libanaise. Mais, derrière cette manœuvre, se profilent les intentions de Damas d'empêcher à tout prix que le tribunal aille jusqu'au bout de sa mission. Ces mandats sont «une mesure hostile équivalant à une véritable déclaration de guerre», écrivait hier le quotidien libanais l'Orient-le Jour. Le Premier ministre, Saad Hariri, est aussi particulièrement visé, plusieurs de ses proches étant accusés d'avoir «fabriqué» des preuves à partir de faux témoignages dans l'enquête.
Menaçant. Ce qui motive cette guerre contre le TSL, c'est la prochaine remise de l'acte d'accusation, annoncée d'ici à décembre. D'ores et déjà, l