Quand on n’a plus rien à perdre, il n’y a plus qu’à prendre des risques. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, Nicolas Sarkozy horripile toujours plus car il a réussi, tout à la fois, à braquer la gauche et choquer un courant de la droite après l’autre. Il n’y a désormais plus que 26 % des Français pour lui faire confiance et, après s’être successivement fait l’apôtre du libéralisme et l’avocat d’une réglementation des marchés, il ne lui reste plus de thème sur lequel bâtir une campagne présidentielle.
Sauf crise majeure qui lui permettrait de se montrer aussi réactif que lors du conflit géorgien ou du krach de Wall Street, il n’a plus grand espoir, en un mot, d’être réélu. Nicolas Sarkozy est quasiment échec et mat et le seul moyen qu’il ait de tenter de remonter la pente ou de laisser, au moins, un legs dont il n’aurait pas à rougir serait d’oublier 2012, de se dégager de toute préoccupation électorale, de devenir homme d’Etat et de se grandir en plaçant l’intérêt national avant le sien. Faute d’autre choix, il n’est pas totalement exclu qu’il s’y résolve. Il serait, en tout cas, souhaitable qu’il l’envisage mais quelles devraient être, alors, ses priorités ?
Comme beaucoup de pays du monde, comme toute l’Europe et les Etats-Unis, la France doit résorber ses déficits au plus vite. Elle a trois moyens de le faire : tailler encore dans ses dépenses, laisser filer l’inflation ou augmenter la pression fiscale. La première solution compromettrait des investissements d’avenir, porter