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La Belgique au stade critique

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Crise. Le Flamand De Wever a rompu les négociations avec les francophones.
Le président de la Nouvelle alliance flamande Bart De Wever à Bruxelles, le 4 octobre 2010 (AFP Jorge Dirkx)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 6 octobre 2010 à 0h00

«La Belgique est en état de mort clinique», a estimé, hier, Eric Van Rompuy, député démocrate-chrétien (CD&V) au Parlement flamand et frère d'Herman, le président du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement. Même s'il n'est pas encore question de débrancher le malade dans un pays où l'euthanasie est légale, personne ne donne cher de l'avenir du royaume. Et pour cause, le leader du parti séparatiste flamand N-VA, Bart De Wever, vainqueur en Flandre des élections législatives du 13 juin, a décrété, lundi, l'échec des négociations en vue de former une majorité de gouvernement : «Le travail de ces derniers mois a été mené pour rien […]. Arrêtons de patauger.»

Impasse. On savait depuis le 3 septembre que les discussions étaient dans l'impasse, lorsque le «préformateur», Elio Di Rupo, patron du PS francophone, l'autre vainqueur des élections, mais en Wallonie, a rendu son tablier devant l'impossibilité de parvenir à un accord avec les indépendantistes flamands. Afin de rendre irréversible une partition, à terme, du pays, ceux-ci exigent toujours plus.

Néanmoins, le roi a prolongé l'exercice en désignant deux médiateurs. Mais, dimanche, la N-VA a lancé un ultimatum aux partis francophones afin d'obtenir que l'impôt sur le revenu soit régionalisé au moins à hauteur de 60%. Les Wallons se sont dits prêts à en discuter, mais en refusant d'aller jusque-là pour ne pas remettre en cause la «solidarité interpersonnelle», base