Le 8 octobre, après-demain, le comité Nobel décernera le prix Nobel de la Paix à un citoyen ayant apporté une contribution à la paix dans le monde. Il s’honorerait en l’accordant à Liu Xiaobo, cet intellectuel chinois condamné à onze ans de prison pour «incitation à la subversion de l’Etat» le jour de Noël 2009.
Depuis près de deux ans, Liu Xiaobo, ancien professeur de littérature de 54 ans, chassé de l’université depuis 1989, est derrière les barreaux. Son crime ? Avoir contribué à la rédaction et à la diffusion de la Charte 08, un manifeste inspiré de la Charte 77 tchécoslovaque, qui demande au Parti communiste chinois d’abandonner sa dictature, réclame le respect des libertés fondamentales, la séparation des pouvoirs, et propose que la Chine se transforme en fédération pour résoudre les conflits interethniques qui l’accablent. Le texte signé par 303 citoyens chinois issus de tous les milieux sociaux, a été rendu public deux jours après l’arrestation de Liu, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme dont la Chine est signataire. Depuis ce jour, la Charte a été signée par plus de 10 000 personnes dont la plupart ont été interrogées par la police.
Le tribunal a également condamné Liu pour 6 des quelque 300 articles critiques du régime qu’il a publiés dans des revues ou sur des sites internet inaccessibles en Chine. Ces écrits sont donc les seules preuves de ses activités de subversion. A l’époque du terrorisme, c