Le Yémen est déjà en proie à une guerre civile larvée au nord, à un mouvement séparatiste au sud et à des tribus tentées de temps à autre par l'irrédentisme. Mais ces trois maux risquent de passer bien après un quatrième, le terrorisme inspiré par Al-Qaeda, qui a frappé hier, une nouvelle fois et à deux reprises la capitale yéménite. Un Français travaillant pour le groupe énergétique autrichien OMV a été tué et un employé britannique gravement blessé par un garde de sécurité qui a tiré sur eux au siège de la compagnie dans la banlieue de Sanaa. L'agresseur, un islamiste de 19 ans, a ouvert le feu en criant Allah ouakbar («Dieu est grand») avant d'être arrêté.
Dans le même temps, un tir de roquette a visé une voiture blindée de l’ambassade du Royaume-Uni, qui transportait cinq membres de la chancellerie, blessant l’un d’eux. Deux passants ont aussi été touchés. Il s’agit du deuxième attentat perpétré contre des représentants de l’ambassade britannique en six mois. Le 26 avril, l’ambassadeur britannique avait été la cible d’un attentat raté perpétré par un kamikaze.
La situation intérieure continue-t-elle de s’aggraver ?
A l'évidence, oui, en dépit de la détermination affichée de Sanaa de lutter contre les réseaux de Oussama ben Laden. Ces deux attaques ont d'ailleurs coïncidé avec la visite du directeur politique du département d'Etat américain, William Burns, venu assurer au président Ali Abdallah Saleh que Washington était engagé à «aider le Yémen