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Analyse

Kaboul se débat avec les talibans

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Hamid Karzaï amorce un dialogue avec les insurgés, tandis que le conflit gagne le Pakistan.
publié le 8 octobre 2010 à 0h00

Alors que la guerre en Afghanistan, qui est entrée hier dans sa dixième année, commence à déborder au Pakistan, les premiers signes sérieux de négociations apparaissent entre les talibans et le gouvernement d’Hamid Karzaï. Le président afghan a officiellement inauguré le Haut-Conseil de la paix, chargé d’établir des contacts avec les insurgés. Cette commission de près de 70 membres, dont des chefs de guerre, des femmes et des membres du gouvernement, se veut une enceinte de négociations et doit représenter toute la société dans des discussions de paix avec les talibans. Un absent notable : la petite société civile afghane qui, depuis quelques années, a commencé à se développer.

Par réaction mécanique, ce dialogue a commencé à s’imposer à mesure que l’insurrection gagnait du terrain et que le conflit afghan s’enfonçait dans un bourbier que seul l’état-major de l’Otan se refuse encore à reconnaître. Ainsi, certains bataillons de fusiliers britanniques en opération dans la province du Helmand (sud du pays), l’an dernier, ont subi des pertes comparables à celles de l’infanterie britannique en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Secret. En fait de dialogue avec les rebelles, il s'agit plutôt de simples prises de contact. «Ce sont les toutes premières étapes. Je ne pense pas qu'on puisse parler de négociations, il s'agit des toutes premières discussions, reconnaissait fin septembre le général David Petraeus, commandant des forces américaines et d