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Libération
Reportage

Le Chili arbore la mine des grands jours

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Après 69 jours d’attente, les premiers mineurs ont retrouvé leur famille sans embûche. L’opération devait durer une partie de la nuit.
Luis Urzua, le dernier mineur hissé à la surface, accueilli par le president Sebastian Pinera le 13 octobre 2010 à Copiapo (AFP Hugo Infante)
publié le 14 octobre 2010 à 0h00

«Je reste là jusqu'à ce que le dernier secouriste remonte»,prévient Wilson Avalos, l'oncle de Florencio, le premier mineur sorti des entrailles de la terre à 00 h 10 (heure locale) dans la nuit de mardi à mercredi. «Il a aidé à réunir ma famille, je veux m'assurer qu'il sorte aussi bien que mon neveu.» L'homme, d'un calme étonnant, s'est pourtant effondré quand il a vu son neveu sortir de la nacelle qui venait de parcourir 622 mètres, soit près de deux fois la tour Eiffel, en quinze minutes. Comme lui, toutes les familles ont crié de joie, applaudi, pleuré, elles se sont époumonées à hurler «Chi-chi-chi, le-le-le, mineros de Chile», lorsque le «cameraman de la mine» est sorti dans de parfaites conditions, heureux comme jamais il ne l'avait été, lui qui filmait toutes les vidéos du tunnel. Tous ont compris, lors de cette remontée sans anicroche, que leurs proches seraient bientôt là, dans leurs bras, qu'ils allaient enfin pouvoir leur dire tout ce qu'ils leur écrivaient jusqu'ici dans des centaines de lettres qui montaient et descendaient constamment à travers le conduit faisant le lien entre le tunnel et la surface.

pigeon. Avant cette remontée victorieuse, beaucoup de familles cachaient mal leur nervosité. «Cette mine nous en a tellement fait voir que j'ai peur qu'il arrive quelque chose», disait encore dimanche Silvia Segovia, la sœur de Victor, surnommé «l'écrivain de la mine» depuis qu'il rédige un jou