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Libération
Reportage

Au Sud-Liban, l’Iran triomphant

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Ahmadinejad s’est affiché publiquement pour la première fois, hier, aux côtés du Hezbollah près de la frontière israélienne.
publié le 15 octobre 2010 à 0h00

Il est arrivé par les airs. Quand le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, venu de Beyrouth, a débarqué hier après-midi au stade de Bint-Jbeil, fief du Hezbollah au Sud-Liban, des milliers de personnes en liesse l'attendaient déjà depuis plusieurs heures. La pression de la foule était telle au pied de l'estrade que des secouristes ont même dû évacuer plusieurs femmes de «martyrs» (des combattants du Hezbollah morts en opération contre Israël) au bord du malaise. On est venu en famille voir et écouter le président iranien, le remercier du milliard de dollars dépensé, via le Hezbollah, pour la reconstruction après la dévastatrice guerre de 2006 menée par Israël. Israël, justement, n'est qu'à 4 kilomètres de là. «Les sionistes vont disparaître», a lancé le leader iranien à son adresse, sous les applaudissements.

«Je suis là pour dire à Israël et aux Etats-Unis que nous n'abandonnerons jamais le combat, assure Ali, qui a fermé son restaurant pour l'occasion. Nous résisterons aux agressions israéliennes tant que nous aurons une goutte de sang dans nos veines.» Son frère est mort l'arme au poing, en 2006. Nawaf a aussi voulu en être : «Je ferme, explique-t-il en baissant le rideau de fer de son cybercafé. Je veux aller voir Ahmadinejad. Il est fort, il est charismatique, un homme qui ne courbe pas l'échine.» Tout le Sud-Liban est là, dans une ambiance de kermesse. Ceux qui ne sont pas venus à Bint-Jbeil sont allés à Qana, la ville mart