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Analyse

Obama, un paradoxe à mi-mandat

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Bien qu’ayant appliqué son programme, le Président pourrait perdre les élections du 2 novembre.
par Jacques Portes, Professeur d’histoire nord-américaine à Paris-VIII
publié le 15 octobre 2010 à 0h00

Un président comme Barack Obama peut se vanter d'avoir tenu ses promesses de campagne et en tirer argument pour que son parti gagne les élections de midterm. Il est parvenu à faire accepter par le Congrès son plan de relance, sa loi sur la régulation financière, la réforme du système de santé ; il a aussi décidé la fermeture de la base honnie de Guantánamo et relancé les négociations directes entre Israël et les Palestiniens du Fatah. Enfin, il a effectué, dans les délais prévus, le retrait des troupes en Irak, tout en annonçant un départ échelonné en Afghanistan.

Pourtant, toutes les enquêtes d’opinion indiquent que le Parti démocrate va subir une lourde défaite le 2 novembre pour l’élection du nouveau Congrès et de nombreux gouverneurs. Lors de ces scrutins, le recul du parti au pouvoir est habituel, mais le paradoxe de 2010 vient de la faiblesse du Parti républicain : il n’a ni leader connu ni programme crédible, alors que le président Obama conserve une réelle popularité personnelle.

Rétive. Il y a diverses explications à cette situation exceptionnelle. La première tient incontestablement à la stagnation de l'économie : en dépit du programme de relance, la croissance reste voisine de 1% et le chômage frôle les 10%, les saisies immobilières se multiplient. Les dépenses du gouvernement fédéral semblent d'autant plus pesantes à une opinion rétive à l'interventionnisme de l'Etat qu'elles seraient inefficaces.

La deuxième explication provient du tempo p