«Vous jetez de l'eau bénite sur la personne. Elle se contorsionne. Vous lui jetez de l'eau du robinet et les spasmes l'abandonnent. Cela veut dire qu'elle est possédée par le diable», explique le père Pedro Mendoza Pantoja, qui souligne l'importance, pour un exorciste, de pouvoir détecter les cas de possession démoniaque. Organisateur du premier congrès national des exorcistes mexicains, qui s'est tenu fin août, il regrette que trop peu de religieux prennent au sérieux la chasse au démon. «Beaucoup de prêtres mexicains ne croient même pas en l'existence du diable. Or Satan est parmi nous, on sent son influence dans la vie de tous les jours !» prévient le père Pantoja.
Le Mexique demeure un paradis pour les exorcistes : il y en a huit rien que dans le diocèse de Mexico. Or les participants au congrès se sont plaints du trop petit nombre de religieux qui embrassent de nos jours la vocation d'expulser le démon. A l'inverse, l'affluence exceptionnelle de laïcs a mis en évidence l'intérêt pour la lutte contre le Malin. «Le diable s'est insinué dans notre société via la désintégration familiale, poussant les jeunes à la drogue, l'alcoolisme, l'homosexualité et la violence», croit savoir Elizabeth de Román, une «auxiliaire de libération» qui jongle avec les amalgames haineux. Son rôle est d'assister les exorcistes lors des rituels. Son diplôme sous le bras, elle abandonne la chapelle du séminaire de Mexico où s'est tenu le cours d'exorcisme basiqu