Menu
Libération
Analyse

L’heure du divorce au Soudan

Article réservé aux abonnés
A trois mois du référendum d’autodétermination du Sud-Soudan, le risque de guerre s’accroit.
publié le 16 octobre 2010 à 0h00

C'est le plus grand pays d'Afrique et, bientôt, il y en aura deux. Le compte à rebours menant à l'indépendance du Sud-Soudan est enclenché. Reste seulement à savoir si l'inéluctable naissance de cette nouvelle nation passera par la guerre ou la paix. Les Etats-Unis s'inquiètent désormais ouvertement d'une reprise du conflit entre le Nord et le Sud, qui pourrait causer «des millions de morts» selon les mots du président Obama. Un référendum d'autodétermination est prévu le 9 janvier, mais rien n'est prêt. «Le calendrier […], la résolution des enjeux et la tenue du référendum sont extrêmement serrés, a reconnu le porte-parole du Conseil de sécurité de l'ONU, en visite au Soudan la semaine dernière. Mais c'est réalisable.» Explications.

Qu’est-ce qui est prévu ?

Les accords de paix de Nairobi, signés en janvier 2005, qui mettaient fin à vingt-deux ans de guerre civile entre le Nord et le Sud-Soudan, prévoyaient six ans de transition avec une large autonomie pour le Sud. Un partage équitable du pouvoir et des richesses - essentiellement la production pétrolière d’un demi-million de barils par jour - était censé rendre l’unité plus attractive pour les sudistes, qui étaient appelés à se prononcer, six ans après exactement, par référendum.

Mais rien ne s’est passé comme prévu. Le leader sudiste John Garang, le seul à porter une ambition dépassant largement le Sud-Soudan, est mort à l’été 2005 dans un accident d’hélicoptère. Son successeur Sa