Menu
Libération
Enquête

Pour une Maison bien blanche

Article réservé aux abonnés
Oubliée la campagne calamiteuse de 2008. Sarah Palin reprend du poil de la bête avec les Tea Parties, des groupes de mécontents, et brouille les élections de mi-mandat. Etude de climat dans son fief de l’Alaska.
publié le 16 octobre 2010 à 0h00

Au pays de Sarah Palin, les divas ne meurent jamais. Plantée au beau milieu de son salon de coiffure rose bonbon, la Beehive Beauty Shop, où l'ex-gouverneure de l'Alaska a ses habitudes, Jessica Steele, un sèche-cheveux à la main et pas la langue dans la poche, dit qu'elle «a toujours su que Sarah s'en sortirait». «Vous vous rendez compte, tout ce qu'elle a dû endurer ! Elle s'est fait traîner dans la boue. Elle a été humiliée encore et encore, mais elle ne s'est jamais découragée. Tout le monde pensait que c'en était fini d'elle mais tout le monde s'est trompé. Maintenant, on la soutient à 100 %. Elle est la seule à exprimer la voix des petites gens et à défendre l'Amérique. Que Dieu la bénisse !»

Bienvenue à Wasilla, moins de dix mille âmes dans la Matanuska-Susitna Valley, à quarante-cinq minutes au nord d'Anchorage. S'il n'était les montagnes alentour et les panneaux invitant à ralentir pour ne pas avoir le désagrément de croiser un élan - 37 cervidés tués depuis le 1er juillet -, le voyageur n'aurait aucun scrupule à passer son chemin devant la succession de centres commerciaux et de fast-foods qui courent le long de l'autoroute.

La ville est sortie de son anonymat en 2008, quand John McCain - candidat républicain à la présidentielle à la recherche d'un nouveau souffle - avait cru bon d'aller dénicher sa colistière dans l'Etat le plus au nord du pays, la «dernière frontière». L'ex «Miss Wasilla» et gouverneure de l'Alaska Sarah Palin a fait il