Au pays de Sarah Palin, les divas ne meurent jamais. Plantée au beau milieu de son salon de coiffure rose bonbon, la Beehive Beauty Shop, où l'ex-gouverneure de l'Alaska a ses habitudes, Jessica Steele, un sèche-cheveux à la main et pas la langue dans la poche, dit qu'elle «a toujours su que Sarah s'en sortirait». «Vous vous rendez compte, tout ce qu'elle a dû endurer ! Elle s'est fait traîner dans la boue. Elle a été humiliée encore et encore, mais elle ne s'est jamais découragée. Tout le monde pensait que c'en était fini d'elle mais tout le monde s'est trompé. Maintenant, on la soutient à 100 %. Elle est la seule à exprimer la voix des petites gens et à défendre l'Amérique. Que Dieu la bénisse !»
Bienvenue à Wasilla, moins de dix mille âmes dans la Matanuska-Susitna Valley, à quarante-cinq minutes au nord d'Anchorage. S'il n'était les montagnes alentour et les panneaux invitant à ralentir pour ne pas avoir le désagrément de croiser un élan - 37 cervidés tués depuis le 1er juillet -, le voyageur n'aurait aucun scrupule à passer son chemin devant la succession de centres commerciaux et de fast-foods qui courent le long de l'autoroute.
La ville est sortie de son anonymat en 2008, quand John McCain - candidat républicain à la présidentielle à la recherche d'un nouveau souffle - avait cru bon d'aller dénicher sa colistière dans l'Etat le plus au nord du pays, la «dernière frontière». L'ex «Miss Wasilla» et gouverneure de l'Alaska Sarah Palin a fait il