En charge des affaires juridiques, Ardechir Amir Arjomand est l’un des principaux conseillers de Mir Hossein Moussavi, le leader de l’opposition au président Mahmoud Ahmadinejad. Averti de l’imminence de son arrestation, cet ex-directeur du Centre iranien des droits de l’homme et titulaire de la chaire Unesco des droits de l’homme et de la paix a réussi, il y a quelques mois, à s’enfuir clandestinement d’Iran. Il avait déjà été détenu une dizaine de jours au lendemain de la réélection frauduleuse d’Ahmadinejad. A l’heure où le président iranien triomphe en défiant l’Etat hébreu depuis la frontière libanaise, où il semble dominer ses rivaux conservateurs et où l’opposition - le «mouvement vert» - a été terrassée par la répression, Ardechir Amir Arjomand analyse sa politique.
Dans quelle situation se trouve Mir Hossein Moussavi ?
Il est toujours chez lui et peut sortir. Mais son chef de cabinet a été arrêté et, lors d'une perquisition, on a saisi ses ordinateurs et des livres. Mais il est toujours en contact avec les gens. Ce qui gêne le pouvoir, c'est qu'ils n'ont pas réussi à l'intimider. Mais le mouvement vert a reçu un coup. Ses partisans n'osent plus descendre dans la rue… C'est tout le peuple qui a reçu un coup. A présent, tout le monde est sans illusion. On ne pensait pas qu'ils [les dirigeants iraniens, ndlr] seraient prêts à franchir un tel pas. Quant au mouvement, sa particularité est d'être décentralisé. Etant donné la répression très forte dont il fait l'objet, il n'a pas cherché à avoir une structure