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Billet

Palikot, pari anticlérical en Pologne

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publié le 18 octobre 2010 à 0h00

L'homme, c'est bien connu, ne mâche pas ses mots. Surtout quand il invective l'Eglise catholique, contre laquelle il vient de créer «Pologne moderne», la première organisation anticléricale de la Pologne postcommuniste. Pour créer ce mouvement, le député Janusz Palikot a quitté la Plateforme civique (PO), au pouvoir. Pour lui, il est temps de rompre avec l'omniprésence des religieux sur la scène publique. «Quand assisterons-nous enfin à une cérémonie d'Etat où l'on ne verra pas les gros ventres des évêques», a-t-il demandé samedi lors du congrès fondateur de Pologne moderne. Mobilisés par Internet, 4 000 sympathisants étaient venus de tous les coins du pays pour réclamer avec lui une réelle séparation de l'Eglise et de l'Etat.

A 46 ans, cet enfant terrible de la scène politique polonaise a fait fortune en produisant de la vodka. Une voie étrange pour un homme qui a fait des études de philosophie à la prestigieuse Université catholique de Lublin (KUL) dans l’est du pays. A moins que ce ne soit là qu’il ait pris la mesure de la réalité oppressante du catholicisme polonais. Palikot rate rarement l’occasion de scandaliser les bien-pensants, se déplaçant sur les plateaux télé en exhibant des pénis en plastique ou des têtes de porc. Et, en avril, alors que tout le pays pleurait (ou faisait semblant de pleurer) la mort du président Lech Kaczynski, il est allé jusqu’à réclamer des tests pour vérifier si le chef d’Etat n’avait pas bu de l’alcool avant de monter dans le fatal