Les réunions tripartites entre la France, l’Allemagne et la Russie sont rares. La dernière remonte à 2006, à Compiègne. A l’époque, Jacques Chirac avait accueilli Angela Merkel et Vladimir Poutine pour discuter de l’énergie et de l’Iran. Cette fois-ci, c’est à Deauville, dans une station balnéaire déserte, qu’a débuté hier un minisommet, qui prend fin aujourd’hui, avec de nouveau le président français dans le rôle de l’hôte, et, comme invités, Angela Merkel et Dimitri Medvedev.
Iran. Les sujets au programme ressemblent à ceux d'il y a quatre ans, mais l'état d'esprit a évolué : les relations sont beaucoup plus détendues, et la France se prend à rêver d'«ancrer» la Russie à l'Ouest. «Nous constatons une évolution positive de Moscou, analyse un conseiller de Nicolas Sarkozy. La rhétorique de confrontation se fait de plus en plus rare. La Russie regarde de plus en plus vers l'Ouest et redécouvre les mérites d'une attitude coopérative.» Et de citer des dossiers où le tandem Medvedev-Poutine a adopté la même ligne que les Occidentaux : la lutte contre les talibans, le vote des sanctions contre l'Iran ainsi que la non-livraison de missiles S-300 à Téhéran. Même les sujets traditionnels de tension semblent dépassés : les relations avec la Pologne s'améliorent depuis le crash de l'avion de Lech Kaczynski, et, en Ukraine, le nouveau pouvoir n'est plus pro-occidental.
Pour Paris, le climat est propice à effacer le souvenir de la guerre froide,