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Libération

Allemagne : la farce du multi- culturalisme

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publié le 20 octobre 2010 à 0h00

Il n'y avait pas plus décrié que l'intégration à la française. Cette manière de faire passer les enfants de l'immigration à la moulinette de l'école républicaine, d'en faire de «bons Français» en leur faisant réciter : «Nos ancêtres les Gaulois…» et apprendre les dates d'une histoire qui n'avait pas été celle de leurs ancêtres, était considérée, tout à la fois, comme choquante et désormais illusoire.

Non seulement beaucoup voyaient, là, une volonté d'assimilation relevant d'un impérialisme culturel, voire colonial, mais une armée d'essayistes et de sociologues expliquait que ce qui avait été possible ne l'était plus aujourd'hui. Leurs arguments n'étaient pas totalement infondés. Il est vrai que la réduction des distances par les télévisions satellitaires, le téléphone et l'abaissement du coût des transports a créé une tout autre situation que celle dans laquelle Polonais, Italiens, Ashkénazes ou Espagnols avaient immigré en France au XIXe et jusqu'aux Trente Glorieuses.

Jusqu’aux années 70 du siècle passé, il était à peu près impossible à des immigrés de garder un vrai contact avec leur pays d’origine et, plus encore, d’y envoyer leurs enfants passer des vacances. L’immigration était, par la force des choses, une rupture culturelle. Le pays d’adoption devenait le pays tout court, celui d’une deuxième génération aux noms francisés et n’aspirant qu’à gommer toute particularité, mais ces temps-là, disait-on, sont révolus. Le respect des cultures et la