Au milieu des magasins de surf et des échoppes de voyantes, la boutique du «docteur de cannabis» (kush doctor) est facile à repérer sur le front de mer de Venice, dans l'ouest de Los Angeles. Deux panneaux décorés de jolies feuilles vertes incitent le client à entrer : «Pas besoin de rendez-vous. Le docteur est là.» Un peu plus loin, Patrick, un étudiant qui a l'air d'avoir eu un début de week-end agité, dit être «allé voir le médecin une fois». «J'ai eu mal au dos il y a deux ans alors j'ai obtenu une autorisation. Mais aujourd'hui, c'est bien plus simple d'acheter de l'herbe sur le marché noir, on n'a pas à payer les 150 dollars [108 euros, ndlr] de consultation. Et bientôt, on n'aura même plus besoin de se cacher. Tout le monde pourra fumer.»
«Énorme». En Californie, la «guerre de l'herbe» est relancée. Le 2 novembre, en marge des élections de mi-mandat, l'Etat va se prononcer pour ou contre la légalisation du cannabis. Depuis 1996, les Californiens peuvent consommer de la marijuana sur avis médical et pour un usage thérapeutique, mais la Proposition 19, qui est soumise à référendum, va bien plus loin. Elle permet de posséder jusqu'à 28 grammes de cannabis pour sa consommation personnelle et aussi de cultiver l'herbe dans un périmètre de 2,3 m2. Le texte propose également que l'Etat puisse réguler et taxer le commerce du cannabis. Un scénario «cauchemardesque» à en croire le gouverneur républicain, Arnold Schw