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Libération

Le maire de Moscou repeint aux couleurs du Kremlin

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Russie. Proche de Poutine, Sergueï Sobianine est un apparatchik pur jus.
publié le 22 octobre 2010 à 0h00

Trois semaines après le limogeage de Youri Loujkov et un vrai faux suspens quant à sa succession au poste de maire de Moscou, la Douma moscovite a entériné hier la candidature unique proposée par le président russe, Dmitri Medvedev : ce sera Sergueï Sobianine, jusqu’alors chef de cabinet du Premier ministre, Vladimir Poutine. La démission de Loujkov s’est faite dans le bruit et la fureur des médias. Le nom de son successeur a été lui accueilli presque sans émotion.

Fidèle très discret de Vladimir Poutine, Sergueï Sobianine se démarquait déjà dans la short-list présidentielle. Mais depuis le début, le nom que le Kremlin finirait par tirer du chapeau n’avait que peu d’importance pour les Moscovites. On ne leur demandait pas leur avis, l’affaire étant décidée au sommet. Depuis une réforme imposée en 2004 par Poutine, le maire de Moscou, à l’instar des gouverneurs de région, est nommé par le chef de l’Etat et soumis au seul vote - pure formalité - de la Douma moscovite. Composée à 91% de membres du parti au pouvoir Russie unie (32 sièges sur 35), celle-ci a fait son travail en applaudissant le choix du Président. Le vote secret a été suivi par l’intronisation immédiate du nouveau maire.

En annonçant vendredi dernier sa décision à Sergueï Sobianine devant un parterre de journalistes, Dmitri Medvedev avait précisé que «le pouvoir municipal de la capitale devait être intégré au pouvoir fédéral, pour rester fiable et effectif». Peut-être avait-il encore à l'esprit le caractèr