«Etant donné qu’en Allemagne, l’âge de la retraite vient de passer à 67 ans, je suis un peu étonné qu’un passage de 60 à 62 ans déclenche autant de réactions. Je suis aussi étonné de voir les jeunes Français qui manifestent parce qu’ils ont peur de ne pas trouver d’emploi, alors que les jeunes Allemands sont plutôt pour une réforme qui leur semble mieux répartir la charge des retraites à long terme.

«En revanche, je comprends fort bien la réaction des travailleurs qui ont déjà été largement mis à contribution pendant la crise et qui font une fois de plus les frais d’une redistribution injuste et socialement disproportionnée. La force des réactions est aussi typique de cette culture sociale française où les gens n’hésitent pas à descendre dans la rue. Chez nous, on s’excite, mais on ne va pas manifester, c’est un peu apathique. Ça serait bien si cela évoluait. Depuis plusieurs semaines, les habitants de Stuttgart manifestent sérieusement contre le projet de gare Stuttgart 21 et nous avons eu de "grosses" manifestations contre la relance du nucléaire. C’est plus que d’habitude, mais ce n’est rien en comparaison avec la France. Je considère que manifester, c’est un peu la liberté de la presse des petites gens.

«Là où je pense que la protestation devient illégitime, c’est quand elle recourt à la violence. Même dans le feu de l’action, la violence n’est pas acceptable, du côté des manifestants comme des forces de l’ordre. La protestation doit rester une action politique utilisant d