Geisy Arruda réclamait 430 000 euros de dommages et intérêts, la justice ne lui en a concédé que 17 000. Une sentence jugée trop légère par cette femme de 21 ans expulsée de l’université privée Bandeirante (Uniban), pour cause de tenues trop sexy. Elle a donc décidé de faire appel.
L'affaire remonte au 22 octobre 2009. Ce jour-là, Geisy se rend sur le campus de l'Uniban, dans la banlieue de São Paulo, en robe mini et talons hauts. Rien que de très normal au Brésil, où les codes vestimentaires ne sont pas des plus stricts… mais où la liberté de mœurs cache des relents de machisme. La jeune fille a été traquée dans les couloirs par une horde d'étudiants qui, aux cris de «puta», menaçaient de la violer. Il a fallu une escorte policière pour l'exfiltrer de la pièce où elle avait dû s'enfermer. Au lieu de punir les étudiants, l'Uniban a préféré «transformer la victime en accusée», comme l'a dénoncé Geisy. Dans un communiqué, l'établissement a en effet prétendu que l'étudiante avait «provoqué» ses camarades, qui auraient réagi pour «défendre l'environnement universitaire». Face au tollé, l'Uniban, surnommée «taliban» par ses détracteurs, est revenue sur l'expulsion de Geisy, mais le mal était fait. Le ministère public a porté plainte à son tour, à la fois contre l'université et contre le gouvernement fédéral, qui a classé l'affaire sans imposer de sanctions. Pour la chercheuse Heleieth Saffioti, l'«affaire Geisy» n'est qu'une extension de la viol