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Libération

Des révélations en série noire

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Torture, morts de civils irakiens, milices privées, pouvoir d’influence de l’Iran… Les documents jettent une lumière crue sur la guerre lancée par George W. Bush.
publié le 25 octobre 2010 à 0h00

Qu'apprend-on à travers l'incroyable masse d'informations révélées par WikiLeaks, pour autant qu'il soit possible de parcourir et résumer 400 000 documents (soit 37 millions de mots) ? Même les médias sélectionnés par WikiLeaks pour populariser son scoop (The New York Times, The Guardian, Der Spiegel, le Monde) n'ont pas eu le temps et les moyens de tout éplucher. On peut pourtant ressortir quatre catégories de «révélations», sachant que ces rapports de terrain, issus de l'armée américaine, sont eux-mêmes l'objet de manipulations.

Les pertes alliées, insurgées et civiles

Les autorités américaines niaient jusqu'à présent tenir le compte précis des victimes des violences en Irak. C'était faux. Les documents établissent que, selon le décompte de l'armée américaine, 109 032 personnes ont été tuées en Irak, dont 3 771 «soldats alliés», 23 984 insurgés, 15 196 membres des forces irakiennes et surtout 66 081 civils (60% du total des morts), essentiellement morts dans les massacres intercommunautaires. Soit un peu moins que le chiffre avancé par Iraq Body Count, un organisme indépendant, qui dénombre de 98 585 à 107 594 morts civils depuis 2003. En octobre 2006, une étude très contestée et publiée par le magazine The Lancet évoquait le chiffre de 650 000 morts en trois ans.

Autre précision, concernant les civils : l’armée américaine reconnaît - malgré elle - 700 assassinats de civils, tués par erreur, entre 2004 et 2009. L’essentiel de ces victimes s