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Libération

Guerre d’Irak : les Etats-Unis face à leurs crimes

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Washington minimise après la publication par le site WikiLeaks de 400 000 documents dévoilant les mauvais traitements infligés ou couverts par l’armée américaine.
Un soldat américain à Bagdad, le 7 août 2010, lors d'une cérémonie de départ des troupes américaines. (Reuters)
publié le 25 octobre 2010 à 0h00

Quatre cent mille documents sur la guerre en Irak sont révélés ce week-end et de quoi parle-t-on à Washington ? Des élections de mi-mandat à venir, de la prochaine fête de Halloween… La nouvelle «cargaison» d'informations déversée «comme de l'arrière d'un camion» - l'expression est de Paul Pillar, un vétéran de la CIA - par WikiLeaks a fait étonnamment peu de vagues ce week-end aux Etats-Unis. Dès dimanche, le sujet était relégué en pages intérieures du Washington Post et semblait déjà évanoui à la télévision.

La guerre d'Irak a beau se poursuivre, avec 50 000 soldats américains encore déployés là-bas, pratiquement plus personne n'en parle aux Etats-Unis et rien n'indique que ces documents, aussi accablants soient-ils, y changent grand-chose. «Cette guerre est loin des yeux, loin des esprits, résume Brian Katulis, chercheur au Center for American Progress. Et je ne pense pas que la publication de ces documents aura beaucoup d'impact sur le débat. Seule une toute petite frange de la population américaine ressent le coût humain et financier, de ce conflit. L'idée générale est que cette guerre d'Irak appartient au passé.»

«Irresponsabilité». Ces révélations sont «honteuses» a tout de même réagi le Pentagone. Ainsi, pour l'administration Obama, ce ne sont pas les exactions exposées par ces carnets de guerre irakiens qui sont «honteuses», ni les 700 civils au moins tués par les troupes américaines, les