Menu
Libération
Analyse

Le Mexique sous le feu des cartels

Article réservé aux abonnés
La guerre entre narcotrafiquants a fait 30 000 morts depuis 2006.
publié le 25 octobre 2010 à 0h00

Depuis deux ans que les cartels Juárez et Sinaloa se disputent la place, Ciudad Juárez est devenue la ville la plus violente au monde : 191 homicides commis par 100 000 habitants en 2009. Historiquement, la ville, située aux portes du Texas, a toujours été le fief du cartel de Juárez et de son mythique capo, Amado Carrillo Fuentes (mort en 1997), surnommé le «Seigneur des cieux» parce qu’il s’était rendu maître du trafic de drogue par voie aérienne.

Mais, aujourd’hui, l’homme le plus puissant du Mexique est Joaquin «El Chapo» Guzmán, chef du cartel de Sinaloa, un Etat de la côte Pacifique. Il ne pouvait que convoiter Ciudad Juárez, paradis de tous les trafics, en particulier de drogues et d’armes. Les chargements passent par les postes frontière dans des camions ou par le désert environnant. Juárez et Sinaloa, les deux plus puissantes organisations criminelles du pays ont donc fait de Ciudad Juárez leur champ de bataille, via des gangs comme «Los Aztecas», «Los Mexicles» et «Los Artistas asesinos», où officient parfois des policiers véreux.

Près de 6 500 personnes ont été exécutées en trois ans, alors que militaires et policiers assistent, impuissants, aux tueries. Les victimes ne sont pas toujours des sicarios (des tueurs) exécutés par leurs rivaux. Il y a aussi des commerçants qui refusent le racket, des civils devenus témoins encombrants, des médecins qui soignent les blessés, des journalistes, des étudiants, des enfants tombés dans les fusillades croisées… Les gan